Article: THE REBIRTH – La critique

Par Fabien Mauro.

Le cinéaste japonais Masahiro Kobayashi, auteur de BASHING en 2005, réalise avec THE REBIRTH son dixième long-métrage. Le film débute par les confessions de deux parents d’élèves : La fille de Niriko a poignardé à mort l’une de ses camarades. La mère souhaite faire ses excuses au père de la victime, même si le geste est peine perdue. Le père de la victime, Junichi, refuse catégoriquement de rencontrer la jeune femme, même si elle n’est pas responsable du comportement de sa fille. Le récit reprend un an plus tard, dans une ville ouvrière d’Hokkaido, Junichi travaille dans une fonderie tandis que Niriko, comble du hasard, travaille en cuisine dans la pension où il loge.

Passé le premier quart d’heure des confessions parentales, le film suit le quotidien redondant et immuable des deux personnages, comme si leur vie s’était arrêtée avec cet évènement tragique. Pendant 90 minutes, le spectateur à l’impression de regarder une version quasi-documentaire et pessimiste du JOUR SANS FIN de Harold Ramis. Kobayashi, qui interprète également le rôle principal ose répéter inlassablement le chemin de vie de ses héros, amplifie l’effet de répétition en filmant encore et toujours les mêmes plans-séquences uniquement segmentés par le montage parallèle de la vie des protagonistes. Le tout sans un seul dialogue !! Mais la force du film est de jouer sur les modifications subtiles du quotidien qui interviennent alors comme des révélations voire comme des chocs à nos yeux. Ainsi, les deux personnages, qui n’osent pas communiquer entre eux, réapprennent à vivre en changeant petit à petit leur métronome imperturbable de l’existence. Ainsi le titre se voit totalement justifié puisque chaque élément perturbateur apparaît alors comme une renaissance aussi bien pour le corps que pour l’âme. Pour les plus sensibles, THE REBIRTH sera une expérience sensible…pour les autres, une torture ennuyeuse.

The Rebirth, un film de Masahiro Kobayashi

Sortie le 27 janvier 2010