Critique II – Man of Steel

Critique II – Man of Steel

Kal-El : The Movie

La planète Krypton est au seuil de la destruction. Le scientifique Jor-El envoie son fils unique sur Terre dans un vaisseau. L’enfant, élevé par la famille Kent, est mis à l’écart à cause de ses facultés uniques. Pourtant, en maitrisant ses pouvoirs et en prouvant sa valeur, celui qu’on appellera Superman deviendra notre plus grand protecteur…

Qu’on le veuille ou non, Man of Steel à bien été pris en main par un cinéaste possédant « une vision ». On peut discuter des qualités et des défauts de Zack Snyder, auteur d’une filmographie qui divise (Watchmen, 300) et qui met les autres d’accord, pour le meilleur (L’armée des morts, Les gardiens de Ga’Hoole) et le pire (Sucker Punch). Christopher Nolan ou non à la production, Man of Steel est un film qui ne tient qu’à la prise de maturité d’un cinéaste qui a décidé de renforcer ses qualités et son savoir-faire et de laisser la plupart de ses « tics » de côté.

Man of Steel frappe d’emblée par ses choix de mise en scène. Exit les ralentis et la stylisation de Watchmen (film qui servira obligatoirement de comparatif),  Snyder opte pour une caméra à l’épaule surprenante, qui va soit se mettre en retrait pour saisir l’action dans son ensemble ou filmer au plus près ses personnages, pour capter des petits moments. Il en résulte un rendu quasi-documentaire qui fleurte par moment avec le naturalisme d’un Terrence Malick et peut même faire penser à la profession de foi « cinéma-vérité » d’un Tsui Hark sur The Blade. Ce sentiment est renforcé sur Krypton. Snyder n’embrasse pas l’exposition. Il déploie ce monde devant et nous et c’est au spectateur de l’accepter, de deviner son fonctionnement.  L’œil a de quoi dévorer durant ces séquences et c’est en parti grâce au prodigieux chef décorateur Alex McDowell (Minority Report) qu’on le doit avec cette phénoménale production design. Outre le travail sur la caméra, il faut mentionner la photographie. Le chef opérateur Amir Mokri délaisse volontairement les ambiances chaudes et solaires associées à Superman pour travailler davantage sur le clair-obscur, sur les oppositions et la complémentarité entre la clarté spectrale (les scènes polaires) et l’obscurité quasi-totale (l’intérieur des vaisseaux).

Niveau montage, le film surprend également. Que l’on soit familier ou non avec l’univers de Superman, le film se distingue par une chose : son rythme. Snyder, accompagné du monteur David Brenner, tente de résumer chaque scène par une action pour en donner du sens. Il ne s’agit pas de raconter toute l’histoire de Kal-El/Clark Kent, mais donner l’accès de son existence par les étapes-clés, les moments essentiels. Tout le monde connaît l’histoire de Superman et il est évident que Synder et le scénariste David Goyer ne voulaient pas ressasser des fondamentaux éprouvés par le public (la découverte du vaisseau dans un champ de Smallville/ la romance éculée entre Clark et Lana Lang). Autant d’ambitieux parti pris structurels et thématiques qui donnent son intérêt au film mais qui ont raison d’une donnée capitale : l’émotion.  On pourrait souhaiter qu’il y en ait plus dans Man of Steel. Mais vu le regard actuel du public sur le sous-estimé Superman Returns de Bryan Singer, toutes les décisions susnommées sont cohérentes.

La deuxième partie du film sacrifie pas mal la tonalité intimiste de la première heure et quart pour aller vers un maelström d’action qui risque de donner des nuits blanches à Michael Bay et Roland Emmerich.  Snyder est bien épaulé puisqu’Amir Mokri a filmé Transformers 3 et que David Brenner a monté Independence Day. Même si la rupture de ton est consommée, on sent que Snyder veut proposer quelque chose de nouveau, un monument d’action dont Superman avait réellement besoin.  Pourtant, il faut taper sur les doigts de David Goyer et son obsession du génocide. A l’image des méchants de Blade ou du Ra’s Al Ghul de Batman Begins, Zod envisage son travail aveugle de purge massive comme une entreprise nécessaire et justifiée. Cependant, le plan et les circonstances atténuantes offertes au personnage le rapprochent essentiellement du méchant campé par Eric Bana dans le premier Star Trek de J.J. Abrams dont ce Man of Steel s’inspire largement. Ainsi la lutte vengeresse entre Zod et Kal-El n’est pas sans rappeler celle opposant Nero à Kirk et Spock, aussi bien sur le plan matériel qu’émotionnel. Cependant, David Goyer propose quelques tours de malice en donnant un rôle important aux militaires. Nolan les a peu utilisés dans ses Batman et Goyer se fait plaisir en opposant Superman a une armée US en pleine parano sécuritaire.  Mais encore une fois, les thèmes sont en filigrane et le film ne s’arrête jamais pour donner des mots aux thématiques annexes (c’est ce qui sépare Synder de Nolan). Enfin, Goyer encre Superman dans un univers très « pulp », de quoi ravir les aficionados de la science-fiction des années 50.

Le seul défaut de Man of Steel est d’être partagé entre la volonté de faire le film de super-héros terminal, celui qui ressource le genre en le déconstruisant, et ce respect du cahier des charges pyrotechnique et digital compris dans tout blockbuster. Mais parmi la nouvelle vague des reboots, l’utilité et la pertinence de Man of Steel ne peuvent difficilement être mises en doute. Qu’on l’aime ou non, c’est bel et bien le film qu’il fallait faire.

Fabien Mauro

Man of Steel de Zack Snyder

Sortie le 19 juin

Distribué par Warner Bros. France

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