Critique : Bellflower

Sexe, lance-flamme et Mad Max.

Woodrow et Aiden sont deux amis qui ne croient plus en rien. Ils entreprennent la fabrication d’un lance-flamme et d’une voiture customisée, « Mother Medusa », en s’inspirant de Mad Max. Woodrow va faire la connaissance de Milly qui va chambouler son existence. Le début d’une romance mouvementée dans une Californie étouffante voir presque apocalyptique…

Autre sensation du cinéma indépendante américaine à débarquer chez nous après Martha Marcy May Marlene, Bellflower a également construit son petit culte en fréquentant moult festivals et collectant quelques récompenses.

Le film est issu de l’esprit débrouillard d’Evan Glodell, jeune réalisateur un brin mécano, qui a tourné Bellflower sur plus de trois ans avec ses propres fonds, allant même jusqu’à confectionner son propre appareillage optique pour les besoin du film.

Déjà, il faut signaler aux geeks fétichistes de Mad Max qu’il ne s’agit absolument pas d’un film d’action ou d’un film de poursuite. Bellflower est davantage une chronique sur une jeunesse déboussolée et un drame amoureux douloureux. Ici, la romance se vit par une rencontre, un épanouissement à travers les impulsions et la spontanéité et enfin la destruction, avec les déchirures du cœur et de l’esprit qui s’en suivent. En effet, la deuxième partie, très surprenante, suit les errements d’un Woodrow hirsute et fantomatique, perdu entre la réalité et le rêve, alors que le soleil de plomb frappe le bitume californien et que l’appel de la route se veut de plus en plus fort.

C’est dans cette deuxième partie ou Bellflower peut sembler plus faible puisque on ne sait plus vraiment où le film veut en venir, quel devient l’objectif de l’histoire. Mais expliquer Bellflower n’est pas possible. C’est avant tout un film de pure sensation, la chute dans un monde aux couleurs saturées, aux relents d’alcools et de cigarettes, où la transpiration post-coïtale se mêle à au gazoil.

Au niveau de l’interprétation on retiendra Evan Glodell, qui se donne le rôle principal, qui passe sans problème de petit garçon fragile à celui d’ours vengeur. Pourtant ce sont les demoiselles qui mènent la danse ici. Jessie Wiseman a fort à faire avec Milly, à la fois électron libre et fille rêvée. Rebekah Brandes propose avec Courtney, un personnage non moins remarquable.

On souhaite au beau monde de Bellflower un beau parcours et un prochain film très rapidement pour son réalisateur.

Fabien Mauro

Bellflower d’Evan Glodell

Sortie le 21 mars.

Distribution : UFO Distribution