Sortie DVD/Blu-Ray – Nameless Gangster

Sortie DVD/Blu-Ray – Nameless Gangster

A l’instar des films de yakusas, de triades et autres gangs et mafias, les coréens ont leur place dans le cinéma centré sur le crime organisé. Leur particularité ? Des marteaux, des vengeances, et…des marteaux !

Ne mâchons pas nos mots, le nouveau cinéma sud-coréen s’est épuisé dans des films noirs à n’en plus finir. Une mode qui s’est développée dans les années 80 à Hong Kong, et dans les années 90 au Japon. Et si Johnnie To avait beau réaliser de belles productions, ce sont les films de Park Chan-wook (Old Boy), Kim Jee-woon (A Bittersweet Life), ou encore Hong-jin Na (The Chaser) qui marquèrent les esprits au fer rouge dans les années 2000. Exit les machettes, place aux marteaux, aux personnages violents, au ton viscéral et aux intrigues torturées !
Nameless Gangster ne fait pas partie de cette mode en déclin, c’est une bouffée d’air frais comme on n’en attendait plus, et pourtant, c’est très classique… Paradoxe ?

Hybridation réussie.

Le scénario, inspiré de faits réels, s’étale sur plus de trente ans. Mais la volonté d’établir une  fresque constitue la vraie force du film. Nous sommes bien loin des productions coréennes habituelles, et la photographie en témoigne. Ici, on revient dans les années quatre-vingt avec une image chaude et sensiblement vieillie, loin de ces visuels si froids oscillant entre le bleu et le vert.

Techniquement, le cinéma coréen est surement celui qui se rapproche le plus d’Hollywood. Ainsi, les films de genre, plus compliqués à tourner, sont produits en masse avec des images sublimes pour notre plus grand bonheur. Nameless Gangster va alors se rapprocher de l’académisme d’un American Gangster. L’originalité ne sera donc pas ce qu’on relèvera, mais le film se distingue par ce croisement des styles. Voir une trame classique de cinéma hollywoodien avec des personnages aussi extrêmes, ça a de quoi étonner. La vulgarité et l’agressivité est toujours très présente, mais en Corée, les élans de violence ne sont jamais idéalisés. Ainsi, les héros, souvent en proie à leurs pulsions, ne sont jamais romantiques. Quant à la moindre preuve de courage, elle est souvent désamorcée par l’aspect humain des personnages. Pour l’exemple, dans le film the Quiet Family (de Kim Jee-woon), un frère veut défendre sa sœur qui se fait violer. L’agresseur, apeuré,  va alors le supplier de ne pas le frapper, et c’est finalement ce dernier qui aura le dessus, le frère ne sachant pas se battre. Tous les hommes ne sont pas Stallone, c’est aussi une particularité d’un cinéma à l’humour très grinçant.

Et alors cette histoire ?

Nameless Gangster n’a pas la prétention de se hisser au niveau d’un Parrain, d’un Syndicat du crime ou même d’un Scarface, et ce n’est pas non plus un film hommage à ces fresques mafieuses. Il s’efforce juste de raconter un long parcours sur le chemin de la violence, mêlant habilement force brute et manipulations. Nous avons donc deux personnages, dont leurs charismes sont aux antipodes, qui vont s’allier et gravir cette pente menant à la gloire. Toute la subtilité du film se trouve dans le personnage de Choi Min-sik. Lui qui avait ouvert quelques crânes dans Old Boy se retrouve désormais homme d’affaire véreux, oubliant facilement sa fierté avec quelques courbettes. Il est l’opposé du chef de gang impassible et violent, joué par Ha Jung-woo (The Murderer). Aussi, le réseau qui se créé, rapprochant les deux hommes, est exclusivement familial. Là encore, nous sommes pris de court. Habituellement les films asiatiques remplacent la famille par l’idée de clan, ici, le parcours se complexifie donc avec des liens du sang.  Manipulations politiques et violence de gangs, deux écoles s’allient dans un film qui multiplie des rebondissements, certes non surprenants, mais totalement maîtrisés.

Pour revenir aux acteurs, que dire sinon que leur jeu est sublime ?  Si Ha Jung-woo réalise de lents mouvements soigneusement millimétrés, c’est pour mieux nous surprendre lorsque l’extériorisation s’impose. Choi Min-sik, quant à lui, offre une nouvelle facette de son jeu si complexe. En incarnant un personnage détestablement touchant, il prouve qu’il est surement le meilleur acteur de son époque.

Les personnages secondaires ne sont pas en reste. Le procureur possède un certain relief, une sorte de Commissaire Gordon coréen luttant contre le crime alors qu’il est tiraillé par une hiérarchie corrompue par ce système familial. Un parfait ennemi pour notre duo si atypique.

Le film en déroutera surement quelques-uns. Il va et vient, du présent au passé, et les transitions sont parfois mal délimitées. Le peu de différence de maquillage n’aidant en rien (ou alors ils vieillissent très peu ces coréens), on ne ressent pas assez le temps qui passe.

Avec son label HK vidéo, Metropolitan nous propose un excellent film. Et si on regrettera l’absence de sortie cinéma, il a toute sa place dans une DVDtèque aux côtés des Affranchis, du dyptique Election ou encore de la récente et magnifique fresque qu’est Gang of Wasseypur (mais lui il triche avec ses cinq heures…).

Un petit bijou qui narre une histoire forte,  servie par une mise en scène classe et des acteurs haut de gamme !

Philippe Bunel

Nameless Gangster de Jong-bon Yun

Sortie en DVD/Bluray le 4 décembre

Distribué par Metropolitan Film Export


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