Après Millenium, Easy Money, le dernier polar en provenance des pays scandinaves sort sur nos écrans le 30 Mars.
Suède. Trois malfrats, trois destins croisés : JW, étudiant. Jorge, dealer. Mrado, tueur à gages. Tous les trois ont un seul but, devenir riche en peu de temps.
Easy Money est un polar efficace et surprenant sur bien des points. Adaptation du polar Stockholm noir, l’écriture des personnages, impressionnante par leurs caractérisations immédiates, met en place une tension sans cesse renouvelée tout au long du récit. L’évolution de chaque destin, renverse les situations, les points de vue.
On s’attache à JW, jeune étudiant en école de commerce, plein d’ambition embarqué dans des affaires douteuses, et l’on condamne Jorge, le dealer, manipulateur qui l’utilise pour ses compétences fiscales. Mais doucement, la dramaturgie puise dans les faiblesses du genre humain. La folie ambiante, la pression des alliances et la peur des trahisons contaminent peu à peu les plus faibles, les moins expérimentés, et s’amorce alors une descente aux enfers où notre jugement moral sera sans cesse bousculé. Qui mérite le plus de s’en sortir, et y a-t-il une justice dans le monde des malfrats ?
Easy Money joue habilement à renverser quelques codes établis pour un scénario qui a tout du film noir. Les actions les plus violentes, les instants de tensions les plus appliqués se déroulent de jour. Cela pourrait paraître anodin, mais la photographie parfois cramée, froide et clinique des journées suédoises donne de la pesanteur au récit. Le ciel blanc éclaire les complexes bétonnés, et aucune échappatoire n’est à porté des personnages. Impossible de se cacher, de se dérober de jour.
Le montage utilise un procédé redondant tout au long du film, celui du flash-back qui précède l’instant qui a lieu de quelques millisecondes. Petits flash-backs presque subliminaux qui donnent l’impression d’une rêverie, et, désamorce l’effet de réel. Ils donnent un genre d’effet improvisé, comme une scène qui aurait été joué de différentes façons pour nous faire oublier l’instant présent. Le film nous montre alors un étendu du jeu des acteurs et rappelle alors certains procédés publicitaires. Ici, procédé qui joue sur un romantisme de l’instantané, lumière parfois mélancolique et cotonneuse, aux changements de diaph rapide et aléatoire. L’effet est souvent utilisé pour des scènes de séductions ou sans tension. Mais à force de répétition, l’effet en devient lassant et le montage en pâtit.
Hormis ce défaut, si on le juge comme tel, Easy Money possède aussi des atouts dans ses cascades urbaines et dans ces décors variés et sera sans doute l’un des polars de l’année. L’utilisation de différentes langues (suédois, serbe, anglais) et l’utilisation par des détails des différences culturelles donnent à l’environnement du film une énergie salvatrice.
On est pourtant obligé de se remémorer la trilogie Pusher, où certains impératifs économiques poussaient la réalisation dans l’utilisation du 16mm et renforçait alors un côté brute de décoffrage, épuré et clinique. L’utilisation des décors, la brutalité de la photographie, les performances du casting et une tension sans cesse palpable servaient le plus efficace des récits. Choix devenus par la suite la marque d’un style esthétique et radical. (Valhalla Rising, 2009) Quinze ans ont passé depuis Pusher et rien pour l’instant n’est venu le détrôner.
Mais ne boudons pas pour autant notre plaisir devant Easy Money ! Polar mené habilement de bout en bout.
Benoit Pannetier
Easy Money de Danièl Espinosa
Sortie le 30 Mars
Distrubution : Mk2 Diffusion
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