The Strain, la nouvelle série initiée par Guillermo Del Toro était clairement attendue au tournant par ses fans. D’une part, parce que le réalisateur du Labyrinthe de Pan réalise ici la première transposition de son univers en série, passage périlleux qui n’a pas réussi à tous les cinéastes, et d’autre part, parce qu’il adapte la série de romans La lignée,sortie il y a quelques années, et co-écrit avec Chuck Hogan. Fait amusant, le réalisateur de Blade 2 avait, à la base, envisagé son histoire comme une série tv, démarchant toutes les chaines durant les années 2000 pour pouvoir la produire. C’était, à l’époque, à cause de leur refus catégorique que le projet s’était transformé en saga littéraire. Quelques années plus tard, c’est finalement la chaine cablée FX (Fargo ou American Horror Story) qui est venue frapper à la porte du cinéaste mexicain pour lui proposer d’adapter ses romans.
Donc l’épisode pilote qui nous intéresse aujourd’hui est réalisé par Del Toro lui même. Il y reprend plus ou moins les chapitres du premier livre. A savoir : l’invasion progressive des vampires dans le monde d’aujourd’hui et tout particulièrement à New York. Elément différent du roman : le ton, clairement plus baroque, et qui dès son prologue, pose les bases d’une série fantastique, assumée en tant que telle, sans faire dans la « demi-mesure ». J’entends par là, qu’avec tout ce qu’on peut voire comme séries « pseudo » surnaturelles où on traite l’aspect fantastique uniquement par le biais d’un certain réalisme et du mystère, The Strain, elle, tranche vraiment par son atmosphère et son aspect « série B » – Si je mets des guillemets en écrivant cela, c’est que cette expression est utilisée par toutes les critiques de la série depuis sa diffusion. Et ça m’énerve ! – Car, en effet, la série, comme tous les films de Del Toro d’ailleurs, assume pleinement son coté horrifique, se permettant notamment de reprendre les codes du film de vampire (ou de zombies) tel quel, sans vouloir y ajouter un quelconque message social ou autre… Et que c’est ce que, moi, j’apprécie fortement !
A la base, le roman pouvait largement se lire dans ses premières pages comme un récit ancré dans une certaine réalité. Son co-auteur Chuck Hogan, connu pour The town (et étrangement absent de son adaptation tv) n’y était pas étranger, avec des éléments comme la menace chimique ou le terrorisme en toile de fond. Il aurait été plus aisé pour ses créateurs de jouer la carte de la série sérieuse. « – Ok ça parle des vampires, mais tu vois c’est pour dire autre chose de plus intelligent Bla, bla, bla… » Et qui aurait permis à la plupart des critiques de se pignoler sur la série, et de pouvoir dire qu’ils ont regardé The Strain sans en avoir honte lors d’un repas de famille.
Mais voilà, tout ça Del Toro il s’en fout comme son tout premier burrito ! Ce qui lui importe, à lui, c’est de délivrer un divertissement à la hauteur des attentes des vrais fans de genre. Et sur ce point, les amis, on est servi ! Outre le fait qu’on retrouve toutes les obsessions du cinéaste (scène de dissection, mutations génétiques, insectes plus ou moins visqueux), le pilote délivre pas mal de séquences gores ou malsaines assez stylisées. Mieux, on retrouve dans la série des éléments qui me plaisaient beaucoup à l’écrit, comme le jeu avec les codes du genre vampirique à la fois renouvelés, et gardant les aspects « traditionnels » les plus démodés. Alors qu’aujourd’hui on aperçoit sur grand écran des vampires qui ne craignent même plus la lumière, The Strain, nous renvoie au mythe même du suceur de sang, du cercueil avec la terre du pays d’origine jusqu’au caractère épidémiologique du vampirisme (traité ici comme un virus).
Bon, évidemment tout n’est peut-être pas parfait dans ce pilote. Certains personnages restent encore à développer. On attend encore l’arrivée de certains enjeux pour être véritablement convaincu. Mais quelle bonne entrée en matière en tout cas !
A vous maintenant de nous dire ce que vous, vous en avez pensé, dans les commentaires en dessous, ou sur twitter et/ou facebook.
On se retrouvera à la fin de cette première saison, pour en faire le bilan.
Bonjour,
Merci pour votre article.
En revanche petite rectification : Chick Hogan participe bien à la série, il en est le co-créateur, un des Producteurs Executifs et le co-scénariste du pilote.
Bonjour chez vous
Salut,
je dois dire que cette série m’accroche pas mal pour le moment, même si cela manque un peu de rythme par moment. La série me fait un peu penser à Resident Evil 6 (le jeu vidéo). J’espère que les choses vont s’accélérer un peu par la suite. Bon démarrage en tout cas pour le moment!